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Le mot désigne une calculatrice électronique simple, généralement limitée aux quatre opérations arithmétiques de base. Le Dictionnaire Historique de la Langue Française date son apparition "vers 1970", et précise que l'usage du terme est "contemporain de la diffusion des petites calculatrices de poche", mais c'est une double erreur. La vérité mérite d'être rétablie parce que l'invention de la calculatrice peut être considérée comme la mère de toutes les inventions du cyber. C'est en effet d'elle que naîtra le micro-processeur, et donc en suite le micro-ordinateur. Dès les années soixante, l'invention du circuit intégré donne corps au marché des calculatrices électroniques, dominé par Hewlett-Packard aux Etats-Unis. A l'époque ces machines ont la taille d'une caisse enregistreuse. Mais une petite société japonaise, Busicom, eut l'idée, en 1969, de commander à une encore plus petite start-up, du nom d'Intel, le schéma d'un circuit de calculatrice qui aurait tenu sur une seule puce. A vrai dire, une première version de cette idée – miniaturiser la calculatrice – fut concrétisée dès avril 1970 par Canon, avec la Pocketronic, sur une technique développée par Texas Instruments. Mais ce n'était pas encore un micro-processeur. La commande de Busicom donna naissance au 4004 d'Intel, qui commença à être industrialisé au printemps 1971. La firme japonaise fit alors sans doute la plus grosse erreur industrielle et financière du siècle : elle laissa les droits du micro-processeur à Intel. Cette erreur posa les bases du regain économique des Etats-Unis. La concurrence féroce entre des firmes établies, comme Motorola, Texas Instruments ou Hewlett-Packard, et le petit nouveau Intel, provoqua le premier exemple des miracles de la "nouvelle économie" ; le prix moyen des calculatrices fut divisé par 12 en six ans, de 1972 à 1978. Malgré cette formidable baisse des prix, qui fut encore plus brutale en France, car concentrée dans les années 74-77, l'usage des calculatrices ne devint fréquent chez nous qu'à partir de 1975. Il était presque totalement ignoré en 1973.

Le marché des calculatrices se scinda en deux : un marché de masse, dominé par la recherche des plus faible coûts possibles, celui de la calculatrice "quatre opérations", et le marché de la calculatrice "scientifique", ouvert par la HP35 en 1974, qui démoda en quelques mois les règles à calcul et autres tables de logarithmes. A partir de la HP45, programmable, et surtout de la HP65 de 1976, qui permettait de stocker les programmes sur des rectangles magnétiques, le marché du haut de gamme se mit à préfigurer le futur marché des micros. C'est dans ce contexte qu'était apparu le mot calculette pour distinguer les calculatrices électroniques de celles de bureau: le diminutif –ette voulait dire qu'elles étaient petites. Ce fut un échec: pour les utilisateurs, elles n'étaient pas petites, elles étaient avant tout puissantes. Comment baptiser d'un sobriquet ce qui était en train de démocratiser la puissance de calcul, événement d'une portée plus considérable pour les scientifiques et les ingénieurs que ne le sera, plus tard, la micro-informatique ? Tant que la calculatrice (programmable) ne sera pas réellement concurrencée par la micro et le tableur, c'est-à-dire pas avant 1983-84, le mot ne prendra pas. Seul un mélange d'ignorants, à la périphérie du phénomène, qui ne voyaient pas que l'important dans la calculatrice c'était son coût miraculeusement faible, et non sa taille, et des passéistes, qui se souviennaient que le mot désignait une machine de bureau, utiliseront le mot, d'ailleurs totalement ignoré par les dictionnaires avant les années quatre-vingt. Ce n'est qu'ensuite, très progressivement, à mesure que le micro se démocratisera et que la calculatrice scientifique redeviendra un instrument purement scolaire, que, de guerre lasse, le sobriquet calculette occupera un espace qui pendant deux décennies était bien trop grand pour lui.

Complément à l’issu de la publication dans Le monde

Monsieur B. Jacqueline précise que vers 1924 son père avait voulu utiliser ce nom pour le brevet d’une machine à calculer. Mais « calculette » était déjà déposé en tant que marque par un fabricant de « slide-chart », ou règles à calcul, en l’occurrence une règle à calcul destinée aux professions de l’alimentation. C’est peut-être en raison de ce lointain souvenir que si calculette n’a jamais supplanté calculatrice, le mot conserve une certaine part de marché chez les commerçants de proximité.


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