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La situation des médias locaux français est une des plus mauvaises
d'Europe. Les médias traditionnels piétinent et les nouveaux médias n'ont pas
encore réussi à se développer, malgré de nombreux efforts depuis 20 ans.
Les médias traditionnels piétinent :
La Presse Quotidienne Régionale est une des plus solides composantes des
médias français. Mais son lectorat vieillit et ne se renouvelle pas. Elle a su
conserver son monopole de la publicité du secteur de la distribution, mais ce
combat défensif n'a pas pu, pour l'instant, être utilisé pour se donner des
positions significatives dans d'autres domaines, ni dans la radio, ni dans la
télévision, ni dans le on-line, malgré des occasions historiques dans la
télématique.
La presse périodique régionale présente de belles réussites, plus
d'ailleurs en influence qu'en matière de recettes, mais elle est dispersée et
dispose de faibles capacités d'investissements et donc d'innovation.
Les radios locales FM ont connu un âge d'or dans les années 80. Mais la
concentration du secteur autour d'une poignée de grands groupes et d'un nombre
plus restreint encore de formules, malgré les efforts du CSA, a refermé cette
parenthèse. Il existe un tissu non négligeable de radio communautaires
locales, mais au ressources précaires.
Les difficultés des nouveaux médias :
On peut ranger dans cette catégorie les télévisions hertziennes locales,
les chaînes locales du câble et les sites Web locaux et régionaux. A partir
du plan câble de 1982, de grands espoirs ont régulièrement été placés dans
le développement de ces médias, et tout aussi régulièrement déçus :
- les chaînes du câble ont soufferts des difficultés économiques
considérables de ce secteur. Il y avait au départ des obligations
d'investissement en matière de contenus locaux, mais elles ont été
progressivement levées à partir de 1986. Des initiatives intéressantes
existent, et notamment des solutions à faible coût, mais elles butent sur une
faible visibilité due à la pénétration limitée du câble et à une
desserte très imparfaite des agglomérations.
- les chaînes hertziennes locales connaissent de graves problèmes
économiques. Souvent conçues comme de mini-chaînes nationales, elles ont
rencontré très vite une impasse économique en grande partie due, mais pas
seulement, au blocage des ressources publicitaires par la PQR.
- les sites Web ont encore une belle vitalité, mais si le contenu abonde, il
reste très dispersé, peu visible et sans modèle économique pertinent. La
crise des sites de "city-magazines", à la fin de 2001 a montré la
difficulté de fournir durablement un contenu utile sans visibilité et sans
ressources fiables.
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