|
Histoire d’@
@, ou arobase, est aujourd’hui une icône de la modernité, une
évidence. Sur les affiches, les tee-shirts, comme sur les cartes de visite,
ce petit signe est aujourd’hui banal et prestigieux. Pourtant le mystère qui
entoure ce caractère est particulièrement épais. Il commence par le mutisme
des grands dictionnaires : ni l’Universalis, ni le Robert, ni le
Dictionnaire Historique de la Langue Française d’Alain Rey ne sont d’un
quelconque secours. Se tourner vers les ouvrages de typographie, d’histoire
de l’écrit ou de l’imprimerie ne donnera rien non plus.
Sur le Web, le mystère s’épaissit car une étrange difficulté
surgit: si on entre le caractère @ dans les moteurs de recherche, ils vont
l’ignorer sans pitié, ne le reconnaissant pas comme un caractère valide pour
une requête. Essayer le nom en toutes lettres ? Mais lequel ? Car justement,
ce nom est problématique dans toutes les langues. A force de ruses, on finit
cependant par trouver des ressources précieuses. Mais le mystère ne se
dissipe pas pour autant, car on découvre bien vite que les rares documents
qui s’intéressent à @ sont très divergents. Et pas sur des points de détail
: l’origine du caractère, son nom, son sens, son étymologie en français font
l’objet de débats très ouverts.
Pourtant, si l’on rassemble les pièces du puzzle, sans
pouvoir d’ailleurs conclure sur trois points essentiels, on découvre une
histoire passionnante : ce signe mystérieux confond son histoire avec celle
des techniques de communication des cinq derniers siècles. A la recherche de
@, on rencontre l’écriture manuscrite du latin, l’invention de Gutenberg,
celle de la machine à écrire, l’histoire du clavier, celle de
l’informatique, des taureaux et des commerçants, avant de déboucher sur
Internet.
1 : Les trois mystères de l’@
Ces mystères, bien sûr, ne sont pas absolus, et nul doute que
la réponse ultime gît quelque part. Une première version de ce texte était
parue dans Le Monde et avait suscité une réponse de Jacques André, chercheur
à l'INRIA qui a suivi les pistes de ces mystères bien plus loin que moi
(note à l'éditeur : je suggère de reproduire son mail en annexe, puisqu'il
m'y autorise). Le texte présent intègre ses résultats et le mérite de ces
éclaircissements lui en revient, mais si les bornes de l'inconnu sont
repoussées, elles n'en sont pas pour autant supprimées.
A : Premier mystère : de quand date l’apparition du @ ?
La première piste (indiquée par Le Signet québecois ou Wired
Style, voir bibliographie) est celle de l’écriture manuscrite au Moyen-Age.
Avant l’imprimerie, les copistes et de manière générale les scripteurs
utilisaient des raccourcis pour gagner du temps et de la place. Le mot « ad
» en latin (vers, à) aurait ainsi été comprimé par ce signe. Les « ligatures
», fusions de deux lettres consécutives en un seul signe, étaient alors très
courantes. Une reproduction des caractères employés par Gutenberg montre en
effet que les ligatures étaient aussi nombreuses que les lettres simples.
Dans « ad », le d se serait progressivement recourbé, comme un 6 à l’envers,
puis son rond se serait confondu avec celui du a.
Cette hypothèse serait convaincante si on pouvait trouver une
reproduction d’un manuscrit utilisant le @, ce qu’aucun auteur ne produit ni
même n’évoque. Au contraire, de nombreux documents tendent à prouver qu' ad
en toutes lettres se portait bien dans les manuscrits. Il y a trois graphies
principales pour la lettre a : le triangle avec une barre (comme la
majuscule), le cercle chapeauté d'une croche à gauche et le simple rond
épaulé sur une barre à droite. Seule cette dernière se prête à la
déformation évoquée pour donner @. Or cette graphie est la moins fréquente
dans les manuscrits. Par exemple, "The Anglo-saxons", ouvrage collectif
édité par James Campbell chez Penguin en 1990, reproduit de très nombreux
manuscrits couvrants la période 500-1200: aucun ne présente de @, alors que
les ad abondent, généralement avec un A dessiné comme notre majuscule. Il
faudrait donc admettre que la déformation serait intervenue après le 13°
siècle.
Deuxième hypothèse, la normalisation de l’écriture par les
imprimeurs à la Renaissance.
Selon cette piste, le @ serait une invention des typographes,
ce qu’indique une des étymologies du nom français « arobase » : il s’agirait
d’une contraction de « a-rond-bas de casse ». Hypothèse séduisante, mais qui
laisse entier le mystère du sens préalable du signe ainsi désigné. La piste
d'une écriture condensée du ad latin s'étiole vite. Les reproductions de la
bible de Gutenberg montrent de multiples ad écrits en toutes lettres. Les
reproductions des premiers livres imprimés en France ou en Italie, vers
1470, regorgent de ad tout-à-fait classiques. Enfin les reproductions des
caractères utilisés par Gutenberg ne présentent pas de @. Mais peut-être des
typographes plus modernes devaient-ils représenter autre chose que le ad à
l'aide de l'arobase ?
Troisième hypothèse : les commerçants espagnols au 17°
siècle.
De l’arabe « arrouba », qui donne quatre ou quart dans cette
langue, découle l’arrobas, unité ibérique de mesure de poids (environ 12
kilos) tombée en désuétude à partir de 1859 (adoption du système métrique),
mais encore utilisée aujourd’hui parfois pour le poids des taureaux dans les
corridas. On la signale également au Portugal pour mesurer le volume du vin.
Un dictionnaire espagnol de 1909, l'Enciclopedia universal ilustrada
europo-americana , édité à Barcelone, indique que l’arrobas est symbolisée
par @. Peut-être l’idée de retenir ce symbole provenait-elle d’un usage
antérieur et cette hypothèse serait compatible avec une des deux autres.
Mais rien ne l’indique. On peut aussi imaginer une invention pure par les
marchands espagnols, l’explication de l’origine « a-rond-bas de casse »
étant une ré-écriture plaisante mais ultérieure. Dans ce cas, il resterait à
expliquer pourquoi seuls le français et l’espagnol ont gardé le souvenir de
la véritable origine.
Une certitude : @ était utilisé par les commerçants
américains, en tout cas au 19°siècle, pour précéder un prix unitaire. Cet
usage, dans les tarifs imprimés, les étals et les factures n’est pas encore
tombé en désuétude. De cette pratique proviendrait le fait de lire « at » le
caractère @ : « 2 books @ $10 » se lisant « deux livres à 10 dollars pièce
».
D’autres auteurs mentionnent, sans source précise ni
indication de date, l’usage de @ dans les courriers diplomatiques.
B : Deuxième mystère : quand @ apparaît-il sur les claviers
de machines à écrire ?
La machine à écrire est une très vieille idée. Les premiers
brevets sont déposés en 1713 en Angleterre, la première machine
fonctionnelle est observée en 1808 en Italie. On rapporte que la mère et la
sœur de Nietzsche lui avaient offert une des premières machines à écrire,
qu'il détesta immédiatement. La première machine commercialisée date de
1873. La première machine électrique est présentée en 1897.
Sholes, l’inventeur de la première machine commerciale, est
aussi l’inventeur du clavier QWERTY. Sa démarche visait à permettre la
frappe la plus rapide possible (contrairement à une légende tenace, il ne
s’agissait pas de ralentir la frappe) en écartant sur le clavier les lettres
qui étaient souvent accolées en anglais (où l’on retrouve le vieux problème
de la ligature) et qui risquaient donc, étant frappées dans un très court
intervalle de temps, de se mélanger les pinceaux dans la mécanique rustique
de cette première machine. Il commanda une étude statistique à un de ses
proches et proposa une disposition qui minimisait les risques que les tiges
des caractères se croisent lors de la frappe. Le clavier QWERTY était en
concurrence avec bien d’autres formes et fut dès le départ contesté, mais il
s’imposa comme un standard de fait, parce que les machines qui l’utilisaient
avaient d’autres avantages. Le succès commercial de ce type de machine ne
démarra vraiment que plus de 20 ans après les premiers modèles de Sholes,
avec les Underwood, qui reprirent le clavier QWERTY. En France, les machines
américaines commencèrent à se répandre dès la fin du 19°, et l’on s’inquiéta
d’une disposition des touches qui avait été pensée pour l’anglais. Mais la
commission Albert Navarre, composée de vingt experts, mit trop de temps à
rendre sa copie, et quand le clavier ZHJAY apparut, il était trop tard, la
main d’œuvre féminine s'était habituée à la disposition américaine. On
accoucha d’un compromis, le clavier AZERTY, qui n’est qu’une légère
modification du clavier américain, au moins en ce qui concerne les touches
des trois rangées principales. Le même scénario semble s'être reproduit en
Allemagne.
Mais les images des premiers claviers QWERTY ne montrent pas
le @. Quand a-t-il été introduit ? Mystère. On peut imaginer que ce sont les
comptables et les commerciaux, plus que les écrivains et les journalistes,
qui ont demandé ce caractère, mais quand ? On lit parfois que le clavier de
l’Underwood de 1895 était déjà le clavier standard actuel, mais d’autres
sources situent aussi l’apparition du @ dans les années quarante.
C : Troisième mystère : d’où vient le nom donné à @ ?
Pour le français, si presque tout gravite autour de la racine
« aroba », il y a flottement dans les dictionnaires. On trouve arrobe,
arobase, arobas. On cite parfois arobasque, on confond aussi avec arrobas,
l’unité de mesure. Quand à l’étymologie, il y en a deux en concurrence : «
a-rond-bas de casse » pour une origine typographique, et la traduction de
l’unité espagnole, elle-même d’origine arabe. Un auteur hollandais affirme
qu’on dit « escargot » en Français. Ce qui est sûr c’est qu’on trouve
parfois « a commercial », qui est la traduction d’une des appellations
américaines.
Mais ce flottement est international : les Américains disent
« at » ou « commercial a ». Les Allemands peuvent dire « Klammeraffe »
(singe araignée), les Finlandais « miau » (queue de chat), les Hollandais «
apestaart » (queue de singe), les Israéliens « strudel » et les Tchèques
"rollmops". Le nombre et la variété des appellations qui procèdent d’une
analogie graphique montrent bien qu’on ignore un peu partout l’origine et le
sens de ce caractère.
D : La moins mauvaise hypothèse
A ce stade, on peut avancer ce qui semblerait la plus
plausible des versions, en tout cas celle qui ne semble contredite par aucun
document :
-
L'usage de cette abréviation pour dire "at" en anglais dans
une liste de prix est répandue en Amérique, à la fin du 19° siècle, quand
on invente la machine à écrire. Mais on peut douter que l'usage de ce
signe dans l'écriture manuscrite provienne d'une volonté d'aller vite. @
n'est pas pratique : son tracé implique que la main revienne en arrière
après avoir posé un premier "a", or ce retour en arrière est toujours une
perte de temps. Il suffit d'essayer d'écrire ce signe sur un papier pour
s'en rendre compte. Outre le ralentissement de l'écriture, par rapport à
un simple "ad" ou "at" bâclé, @ implique de bien placer le a central pour
que son entourage n'aille pas mordre sur la lettre précédente. Au lieu de
venir d'une volonté de condenser l'écriture, il semble plus probable qu'il
s'agisse d'une marque de distinction, une volonté de faire "lettré" ou
"officiel".
-
Il est peu probable que ce signe ait un rapport direct avec
le latin. On peut imaginer qu'il ait été inventé pour remplacer "ad" dans
des documents sans valeur littéraire, au contraire de ceux qui ont été
imprimés en priorité lors de l'invention de l'imprimerie au 15° siècle.
Mais on ne trouve pas de trace de ce signe avant le 12° siècle. Or, dans
les principaux pays occidentaux, le latin est progressivement remplacé
comme langage courant, même à l'écrit, dans les cinq premiers siècles du
second millénaire. Il pourrait s'agir d'un signe utilisé par des
scripteurs intermédiaires, ni des gens qui écrivent tous les jours (de
toute façon, à l'époque, presque personne ne sait lire), car ils auraient
alors écrit en langue locale (français, anglais, castillan, etc..), ni
d'authentiques lettrés, car dans ce cas ils n'auraient peut-être pas
abrégé "ad" ou alors cela aurait été repris par les imprimeurs. On peut
imaginer de la "littérature grise", des documents comptables ou
juridiques, comme les polyptiques carolingiens. Mais on ne voit pas bien
l'intérêt d'abréger ad ainsi.
-
Au 16° siècle, caractérisé par l'essor des colonies,
notamment espagnoles, le signe pourrait avoir eu un second sens, celui
d'abréger l'arroba, unité de mesure ibérique. Une piste, citée par Jacques
André, serait celle d'un fabricant d'amphores qui aurait siglé ses
productions avec un a enroulé. On aurait là le chaînon manquant entre la
graphie du signe et son nom en Espagne, France et Portugal. Mais cette
confusion n'aurait pas gagné le reste de l'Europe, qui en serait resté à
un signe graphique, sans nom, sinon une description (escargot, queue de
singe, etc..). En français, l'explication de l'origine du mot par "a-rond-bas
de casse" ne serait qu'une plaisante reconstitution a postériori.
-
L'hypothèse la plus probable est celle d'un euphémisme. Soit
l'usage diplomatique pour indiquer dans quelle ville était en poste le
diplomate qui écrivait, on retrouverait ici l'ancêtre de l'adresse e-mail
: Comte de Macheprot @ Constantinople. Soit une enluminure graphique
destinée à enrober la brutalité d'un prix. Cette volonté d'enjoliver
expliquerait la reprise du caractère dans la deuxième génération de
machines à écrire, au début du 20° siècle en Amérique. En théorie, taper
un seul signe au lieu de deux (@ au lieu de at) c'est aller plus vite.
Mais comme le @ n'a jamais été accessible que par la pression simultanée
de deux touches, ce qui ralentit plus la frappe qu'un second caractère, on
ne peut pas non plus justifier son usage par la recherche de la
productivité.
-
@ possède des petits frères. Le c entouré d'un cercle de
copyright, le p du producteur, et, dans la bande dessinée, le M de la
Marque Jaune de Blake et Mortimer. C'est peut-être la marque du copyright
qui est l'équivalent moderne de l'arobase.
2 : Un mélodrame : @ et les ordinateurs, l’histoire d’un
signe qui perd momentanément son sens, ce qui le conduira au succès.
Au milieu du siècle, dans les bureaux en cours de
mécanisation, seuls les commerciaux américains savaient ce que voulait dire
ce symbole. Le reste de l’humanité n’en avait pas l’usage. Mais cette
situation allait s’inverser en trois étapes.
-
Première étape : les claviers de machines à écrire
s’installent devant les ordinateurs.
Les premiers ordinateurs, comme l’ENIAC de 1946, n’étaient
pas programmés au clavier. Dans les centres de recherche militaires et
civils, on utilisait un personnel très qualifié et en formation permanente
pour « parler » aux machines. Mais quand on commença à leur trouver des
applications de gestion d’entreprise, dès le début des années cinquante,
l’usage d’un clavier standard fut requis. Il permettait d’utiliser une main
d’œuvre « abondante et bon marché », les employées de bureau. Le clavier
standard fut donc mis à la disposition des informaticiens. Avec un passager
clandestin, un émigré humble et étrange, Charlot prêt à tout pour réussir :
@.
-
Deuxième étape : le besoin d’un caractère « inhumain ».
Dans l’écriture des programmes se mêlent des mots destinés à
être reconnus par les seuls êtres humains (des noms propres, des textes
purs) et d’autres qui doivent aussi avoir un sens pour la machine, les
instructions. Or il peut arriver qu’un mot prête à confusion : somme par
exemple peut être l’instruction d’addition, mais peut aussi avoir été entré
pour désigner un département français, un petit sommeil réparateur, etc.
Diverses solutions ont été élaborées pour éviter cette confusion, dont une
consistant à faire précéder les instructions d’un caractère qu’un être
humain normalement constitué n’aurait aucune chance d’utiliser. @ était
justement disponible pour ça. Ne servant à rien, ne voulant rien dire, il
était tout désigné pour jouer un rôle de garde-frontière entre l’humain et
l’inhumain. @ avait la valeur de « à partir de moi commence le royaume de la
machine ». Ainsi de certaines versions du langage BASIC, des instructions
dans Lotus 1-2-3 ou du langage de programmation FRED dans Framework.
C’est cette époque qui vit la renaissance du signe. Les
revues de micro-informatique françaises parlent de l’arobase, parfois de
l’arobe, voire de l’arobasque dès la fin des années soixante-dix. Si le
clavier de l’Apple 2 ne comprend pas ce caractère dessiné sur ses touches,
il est accessible par une manipulation. C’est qu’il a été entre-temps inclus
dans la norme ANSI des caractères dits ASCII, avec la valeur 64, juste avant
le A. Ce rang flatteur renforcera l’intérêt commercial du caractère puisque
dans un tri « alphabétique » sur ordinateur les mots commençant par @ se
trouveront en tête de liste. En 1981, le clavier de l’IBM PC mettra @ à sa
place standard, juste au-dessus du 2 en version QWERTY, et dans la version
AZERTY française à côté du à, sous 0. Le clavier du PC évoluera une dernière
fois avec celui de l’AT, en 1993, mais sans changer notablement la
disposition des touches, et deviendra le « clavier standard ». A ce stade, @
commence à être reconnu par des millions d’utilisateurs. Mais il ne veut
toujours rien dire.
-
Troisième étape : l’invention et le succès de l’e-mail.
L’e-mail est « inventé » en 1972 par Ray Tomlinson, un
ingénieur de BBN, la firme qui servait de support à la première version
d’Internet. Dans des interviews, il explique que pour séparer le nom du
destinataire de celui de la machine qui hébergeait son courrier il avait
d’abord cherché sur son clavier un caractère qui ne saurait se retrouver
dans un nom propre. Plusieurs possibilités s’offraient à lui, mais il
choisit @ parce que cela se lirait « at », c’est-à-dire « chez ou à » :
smith@bbn signifiait Smith chez BBN. Ce jour-là le vieux caractère retrouva
son sens latin de ad, et commença sa plus grande carrière. Le mélodrame se
terminait en apothéose.
L’e-mail fut tout de suite très utilisé par les scientifiques, les
militaires et les informaticiens. Compuserve, un service de «
téléinformatique » comme on disait à l’époque, fut fondée en 1977. L’ancêtre
d’AOL en 1985. Mais il fallut attendre l’invention du web, en 1989, puis la
décision du congrès américain d’ouvrir Internet aux activités commerciales
en 1992 pour que la pratique de l’e-mail touche le grand public. Ainsi, bien
qu’inventé avant la micro, l’usage de @ pour le courrier électronique se
développa dans un contexte où des millions d’utilisateurs étaient déjà
familiarisés avec l’existence de ce symbole.
Signe sans nom, signe qui efface sa trace dans les moteurs de
recherche, tantôt espagnol, français ou américain, ultra-moderne et très
ancien, sur le point de mourir et voué à la gloire du Phénix, partie liée à
tous les gadgets d’une époque, @ est le James Bond des caractères. Et il
s’en tape si « on ne vit que deux fois ».
Sources utiles:
1 : adresses Internet actives le 25 janvier 2000
Sur la définition et l’étymologie du signe @:
Un débat d’enseignants, de loin la page la plus riche sur le sujet
www.chez.com/languefrancaise/fllf/199811-fllf/perluette.htm
Une définition avec quelques précisions
http://babel.alis.com/glossaire/arrobe.fr.htm
Et, sur le même site, la liste des caractères ASCII avec leur nom français
(voir « cotice » pour le slash)
http://babel.alis.com/codage/iso10646/rang_00.htm
Le site « signet » de l’office québécois de terminologie résume la situation
http://www.olf.gouv.qc.ca/
Un site belge qui évoque l'expression "a crolle"
http://users.skynet.be/Landroit/Yneolo.html
Un résumé de l'état de l'art pour les Américains
http://www.quinion.com/words/articles/whereat.htm
Sur l’histoire des machines à écrire
A brief history of typewriters
http://xavier.xu.edu/~polt/tw-history.html
Et sur les mythes à propos de l’invention du clavier QWERTY
http://home.earthlink.net/~dcrehr/myths.html
2 : Ouvrages
Constance Hale et Jessie Scanlon, Wired style, Broadway 1999. La page 36
comprend une bonne notice, prudente, sur @.
Henri-Jean Martin, Histoire et pouvoirs de l'écrit, Albin Michel 1996. page
426 sur l'introduction du clavier QWERTY en France.
Jean-Luc Dusong et Fabienne Siegwart, Typographie, du plomb au numérique,
Dessain et Tolra, Larousse 1996. Pour les reproductions des premiers livres
imprimés. Malgré ce que peut faire espérer son titre, l'ouvrage ne traite
pas du @.
|
|