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Nous disons "lecteur de disquette", ou "lecteur de cd-roms", là où l'américain dit "diskette drive" ou "cd-roms drive". Pourquoi cette manie du français à lire, là ou l'américain conduit? Une fois n'est pas coutume en informatique, le français s'avère ici à la fois plus précis et plus imagé. Le mot "drive" en sabir cyber anglo-saxon veut dire à peu près "machin", "truc qui tourne", ne désigne que le dispositif et ne dit rien sur ce à quoi il sert. En français, un "lecteur" est plus prometteur, fruit d'une ancienne civilisation de l'écrit aussi patinée que les tables de la vieille bibliothèque nationale. Le "machin" contient des informations, et c'est pour ça qu'il nous intéresse, ce qu'on veut c'est qu'il les lise, et la façon dont il le fait ne nous intéresse pas. Du coup, un lecteur de carte à puce appartient bien d'emblée à la même famille que le lecteur de disquette, ce qui est moins évident avec le smart card reader (quand même!), qui n'avoue pas sa parenté avec le diskette drive. Et, raffinement subtil, quand le dispositif ne contient pas de support amovible, quand l'image du livre ne marche plus, comme avec le disque dur, nous abandonnons en même temps l'idée de lecture et celle de désigner le fonctionnement du dispositif. Un disque dur est un disque dur, tout court, et non un lecteur de disque dur. En américain, c'est un hard disk drive (HDD). Qui a dit que le français était plus long ? Tendance
Emploi durable, bon exemple de la résistance du français
quand il trouve de meilleures solutions que l'anglais pour désigner un
phénomène nouveau. Quelques informaticiens disent un drive, et se font
comprendre, mais cela reste confiné au jargon technique sur le lieu de
travail. Dico
Absent du PLI de 1979, le terme est utilisé dès l'édition
1987, avec une définition correcte, quoique faisant encore allusion au
lecteur de bande perforée, tombé en désuétude profonde depuis longtemps. |
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